La punaise diabolique

L’introduction d’insectes allochtones est un phénomène mondial croissant, particulièrement dans les pays soumis à des échanges commerciaux internationaux intenses. Il s’agit de l’une des plus importantes menaces de la biodiversité, pouvant également nuire à la santé publique et ayant des impacts négatifs sur l’économie.

En Europe, jusqu’en 2010, 48 espèces envahissantes de punaises (Hemiptera : Heteroptera) s’y sont implantées durablement, dont une vingtaine est actuellement connue de Belgique.

Il est venu le temps d’une autre espèce de punaise exotique envahissante : la punaise diabolique (Halyomorpha halys). Sa présence en Belgique depuis 2011 rend vraisemblable son extension future. À l’heure actuelle, elle est connue de trois localités très éloignées les unes des autres.

Originaire d’Asie, elle est déjà bien établie dans plusieurs pays européens depuis 2004, et sa progression en Europe semble rapide.

Polyphage, elle se nourrit de toutes sortes de végétaux, aussi bien des légumes que diverses essences arborées, notamment des fruitiers. Pour cette raison, elle est crainte en tant que ravageur, ses capacités de nuisance pour de nombreuses cultures (arboriculture, viticulture, maraîchage…) étant réelles.

Attention ! Cette espèce ressemble beaucoup à la punaise nébuleuse (Rhaphigaster nebulosa), naturellement présente chez nous, dont elle partage certaines moeurs, tels le regroupement hivernal dans les habitations et la taille (15 à 20 mm). Les critères qui permettent de distinguer ces deux punaises sont illustrés ci-contre, sur base de l’article paru dans le Bulletin de la Société royale belge d’Entomologie 154 (2018).

Comparaison morphologique des critères diagnostiques entre la punaise diabolique et la punaise nébuleuse

comparaison des punaises diabolique et nébuleuse
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Où et quand rencontrer la punaise diabolique ?

À la fin de l’automne, les adultes se regroupent à proximité des bâtiments et y pénètrent éventuellement pour passer l’hiver, avec une nette préférence pour les étages supérieurs. Ce phénomène d’agrégation est indépendant des températures mais est initié par le raccourcissement de la photopériode et dirigé par des éléments olfactifs et/ou tactiles.

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Stéphane Claerebout
Entomo et écopédagogue aux Cercles des Naturalistes de Belgique