Les CNB au cœur de la protection des chauves-souris de la Malogne

Comme chaque année, les Cercles Naturalistes de Belgique (CNB) ont participé à l’inventaire des chauves-souris sur le site de la Malogne, le deuxième plus grand réseau souterrain de Belgique. Et cette mission essentielle illustre encore une fois l’importance des sciences participatives pour la préservation de la biodiversité en Belgique.

La Malogne, un refuge souterrain d’exception

Vestige d’une exploitation de craie phosphatée, la Malogne est aujourd’hui un sanctuaire souterrain pour de nombreuses espèces animales. Avec ses galeries profondes, son humidité constante et sa température stable, cet ancien site minier offre des conditions idéales aux chauves-souris, qui y trouvent un abri sûr pour hiberner durant l’hiver. Le 12 février dernier, un recensement a justement été organisé sous la houlette du Département de l’Étude du Milieu naturel et agricole (DEMNA) et de l’asbl Projet Malogne. De nombreuses associations, dont les CNB, ont apporté leur soutien et mobilisé leurs volontaires pour parcourir les entrailles de ce site exceptionnel et y observer les populations de chiroptères.

Observer sans déranger

L’asbl Projet Malogne œuvre à la protection des carrières souterraines et de l’écosystème environnant, notamment les chauves-souris. Cette journée d’inventaire avait donc pour but de quantifier les effectifs et d’identifier les espèces présentes tout en respectant le repos hivernal des individus recensés. Grâce à des équipes aguerries (et n’ayant pas peur du noir !), ces dédales rappelant les mines de la Moria dans le Seigneur des Anneaux ont été explorés avec précaution et sans perturber leurs résidents ailés.

Un suivi essentiel pour la conservation

Ces suivis réguliers sont indispensables pour la conservation des espèces et la gestion du site. Cette année, pas moins de dix espèces ont été recensées, dont cinq protégées par Natura 2000 : l’oreillard roux (Plecotus auritus), le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), plusieurs murins (Myotis mystacinus, M. brandtii, M. nattereri, M. daubentonii, M. dasycneme, M. emarginatus, M. myotis et M. bechsteinii). La star incontestée de la Malogne ? Certainement le murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus), qui représente à lui seul 55,9 % des individus observés.

Voilà donc un inventaire riche en découvertes… mais toujours pas de trace de Batman dans les galeries de la Malogne !

Rédigé par Thomas Ducres, avec la collaboration d’Antonio D’arienzo.