Les Journées mondiales des oiseaux migrateurs

Chaque année, aux deux périodes les plus propices aux migrations d’oiseaux, nous célébrons les Journées mondiales des oiseaux migrateurs. (Le 2e samedi du mois de mai et le 2e samedi d’octobre). À cette occasion, notre écopédagogue, ornithologue et photographe Damien Hubaut nous offre une sélection photo de ces magnifiques touristes ailés et nous explique leurs parcours. 

Les migrations se font de fin février à début mai pour les retours sur les zones de reproduction, et de la mi-septembre à fin novembre pour les arrivées sur les zones d’hivernage. 

Nos touristes européens

La bécassine des marais qui passe l’hiver dans nos contrées nous quitte au début du printemps pour aller nicher dans les landes d’Écosse, sur les îles Shetland ou encore dans les tourbières en Islande. Une fois sur place, elle se perche sur des clôtures, et même au sommet des arbres pour chanter, comportement qu’on ne verra jamais en hiver chez nous où elle se cache dans les marais et se nourrit à l’aide de son très long bec sur les vasières. 

Le pouillot véloce est une petite fauvette qui passe l’hiver autour de la Méditerranée et remonte chez nous fin février-début mars ; elle est la première fauvette à rentrer chez nous et égayer de son « tchiff-tchaff » nos forêts. Son nom vient de sa petite taille et de sa rapidité à nous revenir du sud. 

Nos touristes africains

L’hirondelle rustique parcourt chaque jour plus de 300 km pour remonter progressivement d’Afrique centrale vers nos contrées pour apparaître vers le 21 mars dans nos régions, mais les anciens pensaient que les hirondelles s’enfonçaient dans la vase l’hiver pour en ressortir au printemps. Ils n’imaginaient pas l’extraordinaire déplacement que ces oiseaux étaient capables de faire (10.000 km pour certains individus).

La sarcelle d’été passe l’hiver au-delà du désert du Sahara dans la zone sahélienne et notamment dans le delta du fleuve Sénégal, l’immense marais du parc national du Djoudj, où plusieurs millions d’oiseaux passent l’hiver au chaud avec de nombreuses ressources alimentaires. Elle nous revient à la mi-mars. 

Le coucou gris nous revient début avril d’Afrique où il a passé l’automne et l’hiver. La femelle pond un œuf dans une vingtaine de nids de son espèce hôte, celle qu’il l’a vu naître (rousserolles, fauvettes, pipits, troglodyte, accenteur, rouge-gorge) et cela durant toute sa vie. Elle quitte nos contrées dans le courant de l’été et le juvénile coucou retrouvera sans aide le chemin de l’Afrique à l’automne. Encore un des merveilleux mystères de ma migration. 

Un mix de planeurs

Des espèces différentes se mélangent volontiers lors de leur migration, car ils utilisent les mêmes ascendances thermiques pour s’élever dans les airs et progresser ensuite à haute altitude. C’est le cas de tous les oiseaux planeurs comme les rapaces diurnes (bondrées, buses, milans, aigles) notamment pour franchir des détroits comme celui de Gibraltar. 

La plupart des Balbuzards pêcheurs passent l’hiver sur la côte atlantique en pêchant en mer, et notamment au Sénégal. C’est une espèce qui se nourrit exclusivement de poissons et qui niche à nouveau sur les lacs de nombreux pays européens. On espère son retour en Belgique comme nicheur très bientôt. 

Les cigognes

Avec le réchauffement climatique, certaines espèces comme les cigognes blanches réduisent leurs déplacements migratoires sur la longueur des trajets et se contentent de passer l’hiver au nord de l’Afrique où même en Espagne où elles se nourrissent sur des décharges à ciel ouvert. Elles sont de retour de plus en plus tôt aussi chez nous en Belgique, en février parfois déjà. 

La cigogne noire, contrairement à sa cousine la cigogne blanche est une voyageuse solitaire au printemps. Elle revient déjà en mars très discrètement dans nos forêts et elle repartira en famille à l’automne.

Rédigé et mis en images par Damien Hubaut, écopédagogue, ornithologue et photographe aux Cercles des Naturalistes de Belgique.


Intéressé(e) par la migration des oiseaux ? Nous proposons plusieurs stages sur ce sujet :

STAGE 36 (V) – La migration des oiseaux – Mer. 23 août 09:00 – ven. 25 16:00. À Vierves (2, rue de la Chapelle 5670 Vierves) – Guide(s) : HUBAUD Damien, LEYMAN Michaël.

Rien de tel que la pratique du « terrain » pour apprendre à reconnaître les oiseaux en vol ou en formation. Pour découvrir ce phénomène migratoire d’une belle complexité et aussi comprendre les stratégies des oiseaux migrateurs, nous sillonnerons pendant 3 jours et à toute heure de la journée, les biotopes variés de la région du Parc Naturel Viroin-Hermeton et de la Meuse française. Lors d’excursions matinales, nous profiterons de ces moments magiques où les oiseaux se déplacent parfois de façon discrète ou plus spectaculaire dans de superbes paysages.

STAGE 42 (E) – Migration des oiseaux en Ardenne et Lorraine – Lun. 9 oct. 09:30 – mar. 10 15:00. Place Communale de Sainte-Marie-Sur-Semois, 6740 Étalle – Guide : DUGAILLEZ Olivier

Peut-être autant que le retour du printemps, la saison de migration postnuptiale est attendue par les ornithologues qui se régalent du flot d’oiseaux qui survolent nos régions en provenance de contrées plus septentrionales ou orientales vers leurs quartiers d’hivernage. Découverte et observation de ce phénomène fascinant qui, bien qu’étudié depuis des décennies, gardera peut-être toujours une part de mystère…