Depuis 1995, des astronomes et des naturalistes organisent chaque année la Nuit de l’Obscurité afin de sensibiliser le grand public et les responsables politiques à cette problématique. Rendez-vous ce samedi 12 octobre pour l’édition 2024 avec comme chaque année des activités gratuites proposées partout en Belgique (notamment avec les CNB). Mélanie Deltenre, Guide-Nature, nous aide dans l’article ci-dessous à faire la lumière sur cette vie agitée une fois le soleil couché.
Des araignées aux yeux brillants, un enivrant parfum vespéral destiné à attirer des insectes, des êtres aux 14 000 dents ou aux 5000 piquants, des mammifères sauvages au cœur de la ville…. La nuit, pendant que nous dormons paisiblement, c’est tout un monde qui s’éveille.
Une vie sauvage nocturne près de chez soi
Sans surprise, ce sont les escargots et les limaces que l’on croise en premier lieu. Ces gastéropodes apprécient la fraîcheur nocturne et l’humidité. Ils se nourrissent principalement de jeunes plantes, au grand dam des jardiniers. Des champignons et autres organismes en décomposition sont également au menu. Leur langue râpeuse, la radula, possède entre plusieurs dizaines à plusieurs milliers de dents. L’escargot petit-gris (Cornu aspersum) en aurait 14 000 ! Ces mollusques terrestres ont un rôle essentiel dans l’écosystème en recyclant la matière organique.
La limace léopard (Limax maximus) n’est active que la nuit. Elle peut être une auxiliaire du jardinier…contre les limaces. Cette carnivore est cannibale et peut s’attaquer à d’autres espèces de limaces.
On compte une centaine d’espèces d’escargots et une vingtaine d’espèces de limaces en Belgique. Leur coquille peut être externe ou interne, parfois totalement absente selon les espèces. Ces animaux se déplacent toujours en rampant vers l’avant par le phénomène de reptation. Les escargots et les limaces sont hermaphrodites, c’est-à-dire à la fois mâle et femelle. Ils doivent s’accoupler pour échanger des spermatozoïdes car il n’y a pas d’autofécondation. Ils pondent plusieurs dizaines à plusieurs centaines d’œufs selon l’espèce, une à plusieurs fois par an. La ponte se fait dans le sol, et on appelle l’ensemble des œufs le naissain.
A manipuler avec précaution
Arracher un escargot de son point d’attache n’est pas sans danger. Il faut attendre qu’il se rétracte dans sa coquille pour le soulever délicatement et le déplacer. Le tirer verticalement alors qu’il est collé sur un support peut endommager le manteau qui enveloppe ses organes vitaux.
Dans la végétation, des araignées errantes se mettent en quête de nourriture. Ces chasseuses nocturnes ont les yeux qui brillent quand elles croisent un faisceau lumineux. Ce phénomène est dû à la présence d’un tapetum, une membrane oculaire qui réfléchit la lumière.
On rencontre plusieurs familles d’araignées aux mœurs nocturnes en Belgique : les Amaurobiidae, les Dysderidae, les Segestriidae,… En journée, elles restent cachées sous les pierres, dans les anfractuosités, etc.
Souvent pris pour des araignées, les opilions font partie d’un ordre distinct au sein des arachnides. On les connaît sous le nom de faucheurs ou faucheux. Ils n’ont pas de corps segmenté et ne produisent pas de soie. Certains sont plus actifs au crépuscule et la nuit comme Rilaena triangularis.
Une classification obsolète
Certains papillons de nuit sont actifs la journée. C’est le cas du moro-sphinx (Macroglossum stellatarum). Ce sphinx colibri aspire le nectar des fleurs en vol stationnaire. Il est capable de battre des ailes 75 fois par seconde ! Peut-on vraiment le classer dans les papillons de nuit alors que son activité est diurne ?
La distinction se base sur la forme de leurs antennes plutôt que de les qualifier de papillons de jour ou de nuit :
- Les rhopalocères ont des antennes en forme de massue, terminées par un renflement. Ils ont une activité diurne. Leurs ailes sont jointes vers le haut au repos.
- Les hétérocères regroupent les papillons qui possèdent des antennes différentes de celles en massue. Elles peuvent avoir la forme de peigne, de plume ou de fil et sont très sensibles aux odeurs. Au repos, leurs ailes sont rabattues à l’horizontale sur le dos.
Sur les 2739 espèces de lépidoptères en Belgique, la grande majorité est nocturne.
Les hétérocères sont d’incroyables pollinisateurs. Ils transportent le pollen sur de longues distances, ce qui favorise la diversité génétique des végétaux. Certaines espèces sont inféodées à une plante-hôte spécifique ou à une famille botanique particulière. La chenille de la batis (Thyatira batis) se nourrit uniquement la nuit de feuilles du genre Rubus (ronce et framboisier). C’est pour cela qu’on dit qu’elle est inféodée au Rubus.
Des hétérocères sont également capables d’émettre des sons, inaudibles pour nous, et de détecter les ultrasons de leur plus grand prédateur, les chauves-souris insectivores. Les lépidoptères concernés sont ceux qui possèdent un organe tympanique. Cela leur permet de :
- repérer les chauves-souris pour les éviter ;
- répondre à ces dernières afin de brouiller leurs ondes ;
- signaler qu’ils sont inconsommables ou toxiques.
Certains sons émis par les papillons font également partie de leur parade pour attirer une femelle. Les espèces ne possédant pas d’organe auditif ont mis en place d’autres mécanismes de défense :
- vol en automne et hiver, pendant la période d’hibernation de leurs prédateurs. C’est le cas de l’himère-plume (Colotois pennaria), une phalène présente en Belgique ;
- vol rapide et aléatoire au ras du sol, loin de la hauteur de chasse des chauves-souris ;
- vol réduit durant la nuit.
Les hétérocères se reposent la journée, camouflés dans la végétation, sur un tronc d’arbre… En marchant à travers une prairie, on peut les voir s’envoler. C’est souvent le cas avec les crambus. Ils ont comme particularité de posséder des palpes labiaux très développés, dressés vers l’avant.
D’autres hétérocères se remarquent assez facilement pour les observateurs curieux. Une forme se détache dans la haie voisine. On dirait un grand « T » blanc. C’est le ptérophore blanc (Pterophorus pentadactylus). Cette espèce ne passe pas inaperçue. Il possède de longues pattes et des ailes plumeuses divisées en lobes qu’il tient écartées perpendiculairement à son corps au repos. La chenille du ptérophore blanc se nourrit des feuilles de liserons des haies et des champs.
Une lumière verte en voie de disparition
Il devient de plus en plus rare d’apercevoir le ver luisant dans nos haies et nos jardins. « L’étincelle tombée de la pleine lune » pour reprendre les mots du célèbre entomologiste Jean-Henri Fabre.
Le nom, ver, peut prêter à confusion. Il ne s’agit pas d’un annélide mais bien d’un insecte de l’ordre des coléoptères. Il existe trois espèces de Lampyridae en Belgique, dont deux seulement ont une activité nocturne :
- le ver luisant commun (Lampyris noctiluca) où c’est la femelle aptère (sans ailes) et larviforme qui signale sa présence au mâle grâce à son abdomen lumineux. Même les œufs sont légèrement noctulescents !
- le ver luisant splendide (Lamprohiza splendidula) où le mâle et la femelle produisent tous deux de la lumière. Tout comme l’espèce précédente, seul le mâle est capable de voler.
- le ver luisant à ailes courtes (Phosphaenus hemipterus) a une activité diurne et ne possède pas d’organe bioluminescent. Mâle et femelle ne volent pas et s’attirent grâce à des phéromones.
Le phénomène de bioluminescence est une réaction chimique qui produit et émet de la lumière. Il intervient dans la stratégie d’accouplement des vers luisants communs et splendides. La durée de vie des adultes de ces deux espèces est de 2 à 3 semaines.
Chez ces trois espèces de Lampyridae, les larves sont prédatrices. La recherche de nourriture ne se fait qu’à ce stade. Les adultes vivent sur les réserves accumulées durant le stade larvaire.
Les larves du ver luisant à ailes courtes se nourrissent de vers de terre, tandis que celles des deux autres espèces préfèrent les escargots et les limaces. Ils les capturent en leur injectant du venin paralysant. Des enzymes digestives leur permettent de liquéfier leurs proies pour mieux les absorber.
Des auxiliaires de choix
La présence du hérisson commun (Erinaceus europaeus) se raréfie également dans nos jardins. Ce petit mammifère solitaire vit essentiellement la nuit. À l’âge adulte, son dos est recouvert de 5.000 à 7.000 piquants ! Ces derniers sont en fait des poils durs composés de kératine. Ils poussent en permanence, tombent et repoussent, comme nos cheveux. Des vibrisses recouvrent son museau, lui permettant de se guider et d’éviter des obstacles. Un rhinarium, la truffe entourant ses narines, l’aide à détecter sa nourriture jusqu’à 3 cm dans le sol ! Il peut vivre 10 ans mais dépasse rarement les 5 ans.
Le hérisson a un régime alimentaire principalement insectivore. Il se nourrit également de vers de terre, limaces, escargots, fruits, etc. C’est un véritable allié du jardinier au potager !
On peut l’aider et favoriser sa présence avec des aménagements peu coûteux :
- laisser un tas de branches et de feuilles pour qu’il puisse faire son nid ;
- créer un passage dans les clôtures pour faciliter son déplacement entre les jardins ;
- poser une planche sur le bord de la mare pour lui permettre de sortir de l’eau ;
- utiliser la tondeuse robot uniquement en journée. Renseignez-vous auprès de votre commune car certaines interdisent la tonte de nuit, entre 18h et 9h ;
- éviter les produits anti-limaces…
Tout comme le hérisson, les chauves-souris aident à réguler les populations d’insectes au jardin. Elles peuvent manger jusqu’à 3000 insectes chaque nuit, dont des moustiques, des mouches, des pyrales,…
La chauve-souris se déplace et localise ses proies grâce à l’écholocation. Les ultrasons qu’elle émet lui reviennent par écho dès qu’ils rencontrent un insecte ou un obstacle. Si sa proie lui échappe, elle utilise son aile comme un filet pour retenir l’insecte.
Les chauves-souris sont des mammifères nocturnes de l’ordre Chiroptera signifiant « qui vole avec les mains ». Ce sont des animaux inoffensifs, discrets et vulnérables. Ils hibernent durant 5 à 6 mois dans des caves, des greniers, des grottes ou tout abri calme, humide, frais, plongé dans l’obscurité. À la belle saison, ils peuvent s’abriter derrière des volets, dans le trou d’un mur ou la cavité d’un arbre,…
Il y a 23 espèces de chiroptères en Belgique, toutes légalement protégées. Soyez rassurés, aucune ne va sucer votre sang ou s’accrocher à vos cheveux. La plus petite, et la plus courante, est la pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus). Elle ne pèse que 3 grammes, soit l’équivalent d’un morceau de sucre ! Elle chasse en plein vol, surtout des moustiques, autour des lampadaires et au-dessus des plans d’eau. Elle vit 5 ans, tandis que d’autres espèces peuvent vivre jusqu’à 30 ans.
Pour offrir un refuge diurne aux chauves-souris durant la belle saison, vous pouvez installer un gîte sur votre façade. Il doit être placé à plus de 2 mètres de hauteur et orienté si possible à l’est ou au sud.
Exode rural ?
Il n’est pas rare de croiser un renard roux (Vulpes vulpes) la nuit dans nos villes. Cet habitué des campagnes et des forêts a su parfaitement s’adapter au milieu urbain. Il y en aurait plus de 3000 à Bruxelles. Le renard est un mammifère omnivore qui peut se montrer opportuniste. La ville lui offre de la nourriture accessible facilement et en abondance. Il trouve dans les parcs et jardins des fruits, vers de terre, micromammifères ainsi que de nombreux restes alimentaires dans les poubelles, composts, etc.
Un autre animal nocturne commence à se montrer dans nos villes. Il s’agit du blaireau européen (Meles meles), surnommé affectueusement « petit ours de nos forêts ». Il est facilement reconnaissable à sa tête rayée noire et blanche. C’est le plus grand représentant des mustélidés en Belgique ; famille de mammifères qui comprend la fouine, le putois, la belette,…
Il occupe un terrier, une blaireautière, composée de plusieurs galeries et de chambres. Il y vit en communauté avec son clan familial et le partage parfois avec…un renard. Tout comme ce dernier, le blaireau est un omnivore opportuniste. Cela pourrait être une explication à sa récente présence en milieu périurbain où les renards sont nombreux.
À l’instar du renard, le blaireau a longtemps été pourchassé dans notre pays. Depuis l’interdiction du déterrage, du gazage et de la destruction des terriers, les populations sont en augmentation. Il peut désormais être observé dans les provinces wallonnes et même en périphérie bruxelloise. Le blaireau reste malheureusement une victime trop fréquente de la circulation automobile.
On dénombre plus de 750 000 points lumineux en Wallonie.
Mélanie Deltenre, Guide-Nature aux CNB
La faune, qu’elle soit diurne ou nocturne, est victime des pesticides, de la destruction et de la fragmentation des habitats, de la pollution des sols et des eaux, du changement climatique,… Un autre danger met en péril la biodiversité nocturne: les sources d’éclairage artificiel, toujours plus nombreuses : routes, zonings, façades d’immeubles ou d’églises, vitrines de magasins, parkings, parcs et même certains arbres ! On dénombre plus de 750 000 points lumineux en Wallonie.
Des astronomes et des naturalistes alertent sur la pollution lumineuse et ses nombreuses conséquences depuis plusieurs décennies. La lumière artificielle déséquilibre les écosystèmes. Elle perturbe autant les espèces nocturnes qui sont attirées naturellement par la lumière (phototaxie positive) que celles qui l’évitent (phototaxie négative).
Un piège mortel
Les insectes nocturnes sont attirés et piégés par la lumière artificielle. Selon une étude allemande, 150 insectes sont tués par lampadaire et par nuit d’été en moyenne (Eisenbeis G. et Hassel F., 2000). La mort est provoquée par :
- un épuisement dû à un vol continu autour du réverbère ;
- un échauffement au contact des lampes dont la température est élevée ;
- une prédation accentuée des chauves-souris, micro-mammifères,…
Certains amphibiens sont attirés par ces proies plus nombreuses à proximité des points lumineux. Ils deviennent eux-mêmes victimes de prédateurs opportunistes.
La pollution lumineuse engendre également des répercussions négatives sur la reproduction de certaines espèces. Chez le ver luisant, les mâles et les femelles n’arrivent pas à se localiser pour s’accoupler.
Nous devons nous poser la question : est-ce vraiment nécessaire d’éclairer une façade d’habitation ou une allée dès le crépuscule ?
Mélanie Deltenre, Guide-Nature aux CNB
Les chauves-souris ne sont pas épargnées par cette pollution. Des colonies doivent déménager lorsque l’intensité lumineuse devient problématique. Le rythme de chasse est perturbé. Certaines espèces se sont adaptées en venant chasser près des sources lumineuses. Les espèces lucifuges, qui fuient la lumière, se détournent des zones éclairées. Cela augmente leur itinéraire de chasse et leur dépense d’énergie.
Les oiseaux migrateurs nocturnes se repèrent notamment grâce au ciel étoilé. D’intenses sources lumineuses peuvent les dévier de leur chemin migratoire ou les désorienter au point de tourner autour pendant des heures jusqu’à épuisement. Les immeubles éclairés la nuit augmentent le risque de collision, représentant un véritable piège mortel pour les volatiles.
La faune sauvage voit son territoire diminuer, tout comme les ressources disponibles. Une cartographie des points lumineux de l’éclairage public communal en Wallonie, identifiés en 2020 comme potentiellement superflus et/ou inutilement gênants pour la biodiversité, est accessible sur le site du Géoportail. Cet outil peut aider à agir localement en faveur de la biodiversité nocturne.
La pollution lumineuse peut impacter l’horloge interne des végétaux. Ils peuvent perdre leurs feuilles tardivement ou au contraire, débourrer plus tôt que d’habitude.
Nous, les êtres humains, sommes également concernés. On évoque même un impact négatif sur la santé publique. Certaines personnes n’arrivent plus à dormir, incommodées par la lumière vive diffusée par le LED blanc des réverbères. La lumière bleue dérègle notre rythme circadien, le cycle biologique veille-sommeil de 24h. Nous sommes exposés à cette lumière via les écrans, comme celui de notre smartphone, et via certaines lampes et lampadaires à LED. Cela peut engendrer des troubles du sommeil, de l’humeur, des maladies cardio-vasculaires, des maux de tête, etc.
Des solutions existent et des actions pour préserver l’obscurité, ce bien commun en danger, sont menées en Belgique et ailleurs. On réfléchit à des trames noires pour reconnecter les populations nocturnes à leurs différents territoires. De nouvelles disciplines voient le jour, comme l’urbanisme nocturne. On met en place des plans lumière,… Des éclairages dits intelligents sont développés. Ils s’allument à la demande grâce une application mobile ou par détection à l’approche d’une personne, d’un cycliste ou d’un véhicule. Des lampadaires avec la lumière dirigée uniquement vers le sol ou avec un éclairage LED de couleur ambre sont installés. D’autres actions, comme la Nuit européenne des chauves-souris, sont menées pour sensibiliser le grand public. Au niveau national, la Nuit de l’Obscurité est un événement organisé chaque année en octobre.
Un jardin accueillant pour la biodiversité nocturne
La lumière artificielle impacte négativement de nombreuses espèces animales et végétales. Il faut éviter les points lumineux près d’une mare ou d’un étang car ces milieux aquatiques y sont très sensibles.
Nous devons nous poser la question : est-ce vraiment nécessaire d’éclairer une façade d’habitation ou une allée dès le crépuscule ?
Si des lampes sont indispensables à certains endroits, on peut privilégier :
- un LED de couleur ambre ou blanc chaud (en dessous de 3000 Kelvin) ;
- une faible intensité ;
- un abat-jour qui dirige la lumière vers le bas. Les luminaires sphériques sont à éviter ;
- une minuterie ou un détecteur de mouvement.
Une nuit noire comme une mûre
Si je vous dis roncier, vous pensez certainement à cet immense buisson épineux infranchissable. Si on possède un très grand terrain avec une zone libre et sauvage, pourquoi pas ? D’autres façons de planter des ronces existent pour les personnes prêtes à accueillir cette « mal-aimée » :
- en couvre-sol, en plantant une variété de ronce rampante ;
- en palissage ;
- en la laissant grimper sur une clôture ou une haie peu accueillante pour la biodiversité.
Pourquoi avoir des ronces au jardin ? Pour avoir le plaisir d’avoir des mûres à portée de main et parce qu’elles offrent le gîte et le couvert à de nombreuses espèces, tout comme l’ortie. L’une comme l’autre attirent une multitude d’insectes, étant même les plantes-hôtes de certains d’entre eux. Un massif d’orties dans un coin du jardin permet d’observer la superbe pyrale de l’ortie (Anania hortulata).
On peut limiter l’expansion des ronces en les taillant au moins deux fois par an et en coupant les tiges qui retombent au sol pour éviter qu’elles ne prennent racine.
D’autres aménagements peuvent être envisagés : planter une haie diversifiée indigène, conserver une zone de non tonte, laisser fleurir certaines plantes sauvages comme le gaillet jaune (Galium verum), l’onagre commune (Oenothera biennis) et les cirses (chardons), etc.
La nuit et l’obscurité peuvent faire peur. La lumière apporte un sentiment de sécurité. C’est même le principal argument en sa faveur. Dans les faits, aucun chiffre ne démontre que des rues et des routes peu ou pas éclairées augmentent le nombre de vols, d’accidents ou d’agressions. De nombreuses communes ont réduit, voire coupé, l’éclairage public durant la crise énergétique. Des économies financières ont ainsi été réalisées. Mais qu’en est-il de l’impact de cette sobriété lumineuse temporaire sur la biodiversité nocturne ? À quand une sobriété lumineuse adoptée et acceptée à plus long terme ?
Pour aller + loin, deux conseils de lecture pour petits et grands :
Une nuit au jardin présente le petit monde de la nuit aux enfants. Les superbes illustrations de cet album grand format sont signées Anne Crausaz (éditions MeMo – 2021).
Il était une fois la nuit est une invitation à la contemplation, à la réflexion et à la préservation de la nuit au travers de photos et de textes riches et accessibles. L’ouvrage de Carole Reboul, édité par La Salamandre, est disponible dans notre boutique nature.
Mélanie Deltenre, Guide-Nature aux CNB