Restauration de la mare à l’Écosite

Le 7 novembre dernier, nos courageuses équipes se sont littéralement jetées à l’eau pour restaurer la mare de l’Ecosite ! La gestion de la mare n’ayant pas été faite depuis 2018, il a fallu mettre de l’énergie et de la force pour empêcher cet écrin aquatique de se refermer sur lui-même.

La vie d’une mare naturelle

Une mare est un milieu aquatique de minimum un mètre de profondeur d’eau stagnante. Il s’agit d’un milieu temporaire qui, quoi qu’il arrive, est voué à se refermer naturellement. Un peu comme une plaie, il va d’abord se refermer de l’extérieur vers l’intérieur. Et puis peu à peu, avec l’arrivée des feuilles d’arbres avoisinants et des différentes matières organiques qui se développent au sein même de la mare, ce milieu va aussi se refermer de bas en haut. La mare se transformera en flaque avec une généreuse végétation autour puis en pelouse et en forêt.

À l’état naturel, quand une mare disparaît (tous les 3-4 ans pour les plus petites), deux autres apparaissent dans un périmètre proche, permettant ainsi aux animaux et végétaux de se déplacer, de coloniser d’autres mares et ainsi perpétuer leur existence au fil du temps. Les mares peuvent apparaître dans les fonds de vallées, lorsqu’un arbre va tomber, ouvrant le sol dans sa chute, lorsqu’une rivière déborde, qu’un bras de rivière meurt ou qu’un chantier de castor fait déborder de petits cours d’eau.

Les mares sont des écosystèmes vivants : on y trouve entre autres : des carex, des massettes, des escargots d’eau douce (limnée et planorbe), des larves de libellules, des punaises aquatiques (ranâtre, gerris, notonecte), des araignées d’eau (argyronètes) des batraciens (grenouilles, crapauds, salamandres, tritons). Elles servent de garde-manger et/ou de points d’eau à bon nombre d’oiseaux et de mammifères.

Les mares artificielles

Une mare artificielle comporte les mêmes caractéristiques qu’une mare naturelle, à défaut qu’il faut l’entretenir pour la garder ouverte et pérenne. Sans oublier la colonisation et/ou bétonisation de l’homme aux alentours des jardins qui empêche la dynamique naturelle et la formation de nouvelles mares. À l’heure actuelle, on en supprime encore…

La plupart des mares sont construites avec des bâches étanches, rendant la gestion avec des lames plus complexe, d’autres plus « naturelles » sont tapissées d’argile comme celle de la Jussière (Vierves-sur-Viroin). L’emplacement d’une mare artificielle en milieu ensoleillé et dégagé permet d’éviter une gestion régulière.

La mare de l’Écosite a été créée de manière artificielle en 1997, au cœur du village, dans le terre-plein (alluvions anciens du Viroin) de la gare de Vierves, (un projet supervisé par Thierry Dewitte et Camille Cassimans). Ensuite, des chemins en béton ont été installés en périphérie pour permettre à tous, y compris aux PMR de flâner le long de nos allées de jardin et d’en profiter.) Il s’agit d’un trou bâché de +/- 50m² (La bâche d’étanchéité est en caoutchouc naturel de la marque PIRELLI et du type « fishpond », placée en une seule pièce sur mesure). La mare est remplie par les eaux de pluie et un petit cours d’eau qui traverse la cave de nos bâtiments. Différentes essences de plantes y ont été introduites par nos équipes dans le but d’accueillir la faune sauvage.

La main à la mare

Il faut savoir que la gestion d’une mare, aussi respectueuse soit-elle, va tuer des animaux et de la vie, ne serait-ce que les œufs se trouvant dans les tiges de la végétation lors de leur évacuation, ils ne pourront pas éclore.

Pour perturber au minimum la faune et la flore, la gestion se fait petit à petit chaque année et de préférence lors des pluies d’automne en octobre/novembre, avant le gel. Ainsi, les animaux ayant terminé leurs cycles seront partis, d’autres se préparent à hiverner dans la vase (comme les grenouilles rousses), le reste sera présent sous forme d’œufs ou de larves.

Certains gestes sont donc importants pour éviter de trop perturber cet écosystème : 

●	Laisser un bon mètre d’eau et de vase durant la gestion. À vos waders !
●	Pomper une partie de la mare, garder l’eau pour préserver les micro-organismes et autres bactéries, algues, plancton animal et crustacés avant de la remettre après.
●	Préparer des aquariums avec l’eau de la mare pour y déposer les animaux durant la gestion.
●	Retirer et étaler la végétation aux abords de la mare durant au moins 24h pour que les animaux qui s’y cachent puissent se redéplacer vers l’eau.
●	Empêcher la propagation des espèces exotiques envahissantes.

Protégeons nos mares naturelles et recréons le processus dans nos jardins pour accueillir la biodiversité !


Merci à nos collègues motivés pour leur temps et leur énergie ! Merci à Arthur Timmermans et Muriel Verheyden, nos écopédagogues pour la leçon de nature et la coordination.

Rédaction photos & vidéo Pam Pam