FrichNat est un projet de sciences participatives. Pendant deux ans, les volontaires naturalistes des CNB ont exploré les friches du côté de Mons, Charleroi et Liège. Aujourd’hui, le projet touche à sa fin. Les équipes de l’Université de Liège sont en train d’analyser les données collectées par nos membres et nos Guides-Nature volontaires.
Deux journées Laboratoire ID Punaises, début juillet
Vous avez envie d’observer les détails anatomiques des punaises ? Vous voulez en savoir plus sur les principales familles de ce groupe ? Alors bienvenue dans l’aventure FrichNat et son moment de laboratoire !
Date | Lieu | Écopédagogue | Lien d’inscription |
mardi 2 juillet | Vierves | Stéphane Claerebout | Inscriptions date à cocher |
mercredi 3 juillet | Vierves | Stéphane Claerebout | Inscriptions date à cocher |
FrichNat – Les 1ers résultats des inventaires dévoilés
FrichNat – Présentation des 1ers résultats à la presse
Archives du projet
FrichNat ? Qu’est-ce que c’est ?
“Frich” pour… friches et “Nat” pour … nature! Tel est le nom du projet innovant de sciences participatives remporté haut la main en décembre 2022 par notre association et deux équipes de chercheurs de l’Université de Liège, auprès du Cabinet Ministériel de Céline Tellier. Un projet qui s’étalera sur 18 mois, de décembre 2022 à septembre 2024, et financé par le Plan de Relance de la Wallonie (PRW).
Quels sont les objectifs du projet ?
Le but du projet est d’évaluer le rôle des friches industrielles urbaines et périurbaines dans la conservation de la biodiversité grâce à la puissance de la science participative, représentée par vous, les naturalistes volontaires passionnés dans les Cercles des CNB.
Ce projet est innovant dans sa méthodologie car elle est co-construite entre deux types d’experts :
- Experts universitaires (Université de Liège), pour leurs compétences scientifiques et la valorisation des données récoltées;
- Experts naturalistes (Cercles des Naturalistes de Belgique), pour leur compétence pointue dans l’identification du vivant.
Voir l’article sur les résultats de la 1ère année du projet – 2023
Qu’est-ce qui définit une friche industrielle et pourquoi s’y intéresser ?
Une friche industrielle est un terrain laissé à l’abandon suite de l’arrêt de l’activité industrielle qui s’y exerçait. Or, l’absence d’activité profite à la nature, qui reprend ses droits. Par conséquent, il est important de s’intéresser à ces milieux si particuliers et à la biodiversité qui s’y développe. C’est également l’occasion de cibler certains groupes taxonomiques plutôt méconnus du grand public et dont la connaissance est entre les mains des naturalistes.
Un projet commun à trois partenaires.
- Une équipe de recherche en urbanisme et mobilité : le Local Environment Management and Analysis (LEMA), de l’Université de Liège;
- Une équipe de recherche en étude et restauration des écosystèmes terrestres: l’axe Biodiversité et Paysages (BP) de l’Université de Liège ( Gembloux Agro-BioTech);
- Notre association, composée des écopédagogues et des membres des Cercles des CNB.
Comment allons-nous travailler ensemble ?
L’équipe du LEMA a identifié 30 friches industrielles des agglomérations de Charleroi, Mons et Liège. Les sites retenus sont croisés avec les données biologiques actuelles afin de sélectionner les sites sous -prospectés.
En parallèle, l’équipe BP co-construit la méthodologie d’inventaires standardisés avec les écopédagogues. Elle servira de base pour les formations des volontaires naturalistes CNB intéressés qui seront réalisées par nos écopédagogues au cours des mois à venir. Le but étant de mobiliser un maximum de volontaires pour les campagnes d’inventaires de cette année.
Le choix des groupes taxonomiques à inventorier s’est volontairement porté vers des groupes taxonomiques peu connus, tels que les mousses, les lichens, ainsi que différents groupes entomologiques… Sans oublier les reptiles et les espèces exotiques envahissantes qui sont très présents dans ces milieux et dont le dernier groupe constitue la spécialité de l’axe Biodiversité et Paysage.
Notre équipe d’écopédagogues FrichNat est composée d’Arthur Timmermans, d’Olivier Roberfroid, de Sébastien Renson et de Stéphane Claerebout, ce dernier étant le référent scientifique CNB des protocoles. En parallèle, la mobilisation des Cercles et la coordination Frichnat CNB sont confiées à Jennifer Lesire et Géraldine de Montpellier.
FAQ – Foire aux Questions
Vous vous posez des questions sur notre projet Frichnat ? Parcourez ci-dessous notre Foire aux Questions !
Généralités
Permettre aux naturalistes volontaires de nos sections locales CNB (c’est-à-dire vous : membres, Guides-Nature, et candidats Guides-Nature !) de co-construire ensemble avec les scientifiques de l’Université de Liège une méthodologie d’inventaire innovante pour répertorier les espèces de nos friches.
En effet, le projet FrichNat a pour objectif d’éclaircir le rôle des friches industrielles urbaines et péri-urbaines dans la conservation de la faune et de la flore grâce aux connaissances du monde scientifique et naturaliste.
Elle contribue donc au renforcement du réseau écologique vert de la Wallonie et participe au déploiement de la stratégie Biodiversité 360° wallonne.
Le projet part du constat qu’il n’existe pas aujourd’hui un cadre de connaissance permettant de concilier la valorisation de ces sites pour un redéploiement économique et urbain avec les enjeux environnementaux de biodiversité et redéploiement d’infrastructures vertes pourvoyeuses de services écosystémiques (régulation climat, eau, accès à la nature…).
Le projet est porté par 3 partenaires, qui sont :
- l’Université de Liège, plus précisément l’Unité Biodiversité et Paysage (BP) de Gembloux Agro-Bio Tech ainsi qu’une équipe de recherche en urbanisme et mobilité, le LEMA (Local Environment Management and Analysis) ;
- les Cercles des Naturalistes de Belgique (CNB).
L’équipe du LEMA se charge de la partie urbanistique, donc de la recherche des friches industrielles des agglomérations de Charleroi, Mons et Liège. Les sites potentiels sont ensuite croisés avec les données biologiques actuelles afin de visualiser leur état de connaissance : c’est le rôle de l’Unité BP. Cette équipe a également un rôle de coordination entre les 3 partenaires ainsi que de co-construction de la méthodologie d’inventaires standardisés. Cette étape se fait grâce à la connaissance pointue des écopédagogues ainsi que celle des volontaires naturalistes CNB, qui sont la clé de voûte de ce projet. Après la saison de terrain, les données biologiques récoltées tout au long du projet par les naturalistes seront analysées par l’Unité BP en vue d’être scientifiquement valorisées.
Notre équipe d’écopédagogues FrichNat est composée d’Arthur Timmermans, d’Olivier Robertfroid, de Sébastien Renson et de Stéphane Claerebout. Ce dernier est le référent scientifique CNB des protocoles. En parallèle, la mobilisation des sections locales et la coordination CNB est confiée à Jennifer Lesire et Géraldine de Montpellier.
La première originalité de ce projet est donc la rencontre entre ces deux communautés ayant des approches différentes. Cette expérience est la première à l’échelle de la Wallonie, et elle a pour but d’utiliser ces différences comme des atouts, grâce à leurs complémentarités. Effectivement, la sphère des naturalistes en milieu associatif regroupe des bénévoles passionnés du vivant (biophiles), qui ont des connaissances très pointues de leur environnement et de leurs habitants. L’identification des espèces, leur écologie et leur comportement n’ont pas de secret. L’objectif principal de la communauté naturaliste est de partager la connaissance avec les citoyens, mais aussi de les sensibiliser à cette nature dont nous faisons partie et ainsi transmettre cette passion.
De l’autre côté, le monde scientifique est lui aussi composé de personnes animées par la passion du vivant, mais dans une démarche structurellement différente. En effet, d’après Guillaume Lecointre, les scientifiques ont pour objectif de « […] produire collectivement des explications rationnelles du monde réel » grâce à des outils, notamment informatiques, qui ne sont pas toujours accessibles. En résumé, l’objectif de la communauté scientifique est de rendre compte de faits de façon rationnelle et quantifiable, destinés à être utilisés comme outils d’aide à la décision, notamment politique.
On voit donc bien la portée que pourrait avoir un projet alliant les deux communautés. Grâce aux connaissances des naturalistes et la boite à outils des scientifiques, de nombreuses portes s’ouvrent à nous ! Les journées de “workshop” en sont les parfaits exemples.
La deuxième originalité du projet est de s’intéresser à des sites généralement vus comme des espaces inutiles et à détruire, dans le but d’être valorisés. En effet, l’objet de ce projet, les friches industrielles, ne sont généralement pas mises en avant pour la conservation de la biodiversité. Pourtant, ces sites sont relativement peu documentés et nos connaissances à leur sujet sont très minces, notamment pour deux raisons :
- ce ne sont généralement pas des sites « attirants » pour l’humain (scientifiques et naturalistes) ;
- la « biodiversité » est vue à travers un filtre, qui conditionne les groupes taxonomiques les plus « intéressants », c’est-à-dire les animaux vertébrés, les plantes, les insectes visuellement « beaux » (papillons, libellules, coléoptères…), qui sont majoritairement absents de ces sites.
Ce dernier point constitue la troisième originalité de ce projet : le choix des groupes taxonomiques. Effectivement, il est reconnu que certains « taxons » sont plus documentés que d’autres, bien que cela ne soit aucunement lié à leur abondance ou leur importance écologique. Pourtant, ils ne correspondent qu’à la partie émergée de l’iceberg. On parle alors de biais taxonomique. Le mot « biodiversité » se traduit d’ailleurs par « la diversité du monde vivant », et non pas par « la diversité d’un nombre restreint d’espèces ». Afin de pallier ce biais taxonomique, nous avons décidé, dans le cadre du projet, de prioriser les taxons peu connus, tout en prenant en compte ceux plus documentés susceptibles d’être présents dans des habitats ayant été modelés par les actions anthropiques. Nous avons donc sélectionné les taxons suivants : Reptiles, Lichens, Orthoptères, Hétéroptères (punaises) et Aranéidés. Le nombre d’espèce étant en majorité très grand, un certain nombre de ces taxons ont été restreint à quelques familles. Mais tout cela vous sera expliqué plus amplement par les écopédagogues des CNB.
En parallèle, des étudiants de master en biologie à ULiège réalisent leur travail de fin d’étude dans le cadre du projet, sur deux autres aspects : la flore et la faune vertébré terrestre.
Les inventaires se déroulent dans les friches industrielles wallonnes abandonnées, sélectionnées par l’Université de Liège sur base de critères précis. Ils sont localisés dans les agglomérations de Liège, Charleroi et Mons ainsi que leurs communes alentours. Les volontaires FrichNat seront les seuls à y avoir l’accès.
Les inventaires auront lieu dans les friches sélectionnées de mai 2023 à juin 2024. Les premières friches seront disponibles fin du printemps 2023, d’autres arriveront en cours de projet.
Deux types de délivrables sont attendus en fin de projet.
Les Délivrables Scientifiques permettront l’évaluation de l’apport du projet à la connaissance de la biodiversité des friches. L’Analyse de la contribution potentielle des friches à la stratégie biodiversité 360° Wallonne (réseau vert) sera étudiée par les inventaires dans un biotope très peu prospecté pour combler les gaps soit dans la cartographie (pas les terrils) et des gaps taxonomiques (car ce sont toujours les mêmes taxons traditionnels qui sont étudiés). Ces groupes cibles « non-traditionnels » font appel aux groupes auxquels on ne s’intéresse pas tellement en RW de manière structurante dans les politiques de conservation de la nature et la construction des réseaux écologiques (ex. : punaises…).
En parallèle, des Délivrables Méthodologiques d’inventaires participatifs pour des naturalistes formés (et non des citoyens lambdas) sont attendus pour répliquer ce type d’expérience. Ils seront mis à disposition des futurs acteurs (Natagora, A&G, autres équipes universitaires).
Les thématiques abordées seront issues de ces workshops que nous organisons durant le projet : à savoir la co-création de protocoles, et leur mise en œuvre sur le terrain.
Par quels moyens ?
Grâce à la co-construction d’une méthodologie qui permet de voir jusqu’où on peut aller en termes de sciences participatives, en combinant des naturalistes amateurs (sans être amateuristes) et les scientifiques académiques ;
L’idée étant d’amener les volontaires à contribuer à ces inventaires et d’aller le plus loin possible avec eux.
Inscriptions et engagement
Ce projet s’adresse aussi bien aux naturalistes débutants, qu’aux expérimentés. Cela sera pris en compte lors de l’encodage des données. Par exemple, des botanistes expérimentés seront tout-à-fait capables de se former à l’identification des hétéroptères, par leurs compétences transversales. Autre exemple, des candidats Guides-Nature, par leur formation, acquièrent les outils pour identifier les espèces et renforcement leur apprentissage lors de la formation et sur le terrain.
Les compétences les plus importantes sont la curiosité, la motivation d’apprendre sur le terrain, l’observation, la persévérance, la régularité et la précision lors de l’encodage et le respect du protocole. Sans oublier, l’émerveillement 😊.
Le projet est expérimental : nous avons besoin de volontaires naturalistes de tout niveau pour aboutir à un guide méthodologique qui permettent de répliquer cette expérience.
Même si vous n’avez pas de compétences particulières, sachez que c’est vraiment l’occasion de vous former, car nous avons besoin de compétences naturalistes.
Ceci dit, nous aurons besoin de personnes de confiance en logistique pour la gestion du matériel, pour le stockage des kits contenant le matériel et le suivi de ce dernier. Ce serait une aide extrêmement précieuse et une contribution indispensable pour le bon fonctionnement du projet.
Nous aurons également besoin d’aide de volontaires ayant une bonne connaissance des reptiles pour transporter et placer les plaques du protocole reptiles dans les friches des trois agglomérations. N’hésitez pas à vous signaler si vous êtes intéressé.
En vous formant aux protocoles et à l’identification des espèces, ainsi qu’à la gestion logistique du matériel comme expliqué dans la question précédente.
En participant et en s’investissant comme vous le pouvez. Chaque contribution est la bienvenue : elle apporte déjà sa pierre à l’édifice, en espérant que vous aurez envie d’apprendre et de continuer.
Déroulement du projet
La phase test de protocole (que nous appelons workshop dans ce projet) consiste à faire tester le protocole aux volontaires en conditions réelles (comme si vous étiez sur une friche). Ce protocole est co-construit au préalable avec les scientifiques de l’Université de Liège, compétents dans l’analyse de données, et les écopédagogues CNB, compétents dans la connaissance et l’identification des groupes-cibles.
Lors du workshop, les volontaires naturalistes découvrent le protocole, et l’expérimentent en conditions réelles (sur le terrain). Leurs remarques et suggestions permettent d’affiner le protocole pour le rendre le plus efficace possibles et adapté aux naturalistes volontaires, qui restent avant des volontaires !
Ces protocoles finalisés sont envoyés au Comité d’accompagnement du projet qui les valide.
Jusque-là, aucun engagement de la part des volontaires n’est requis.
Lorsque tout est validé, vient la phase de formation. Elles s’adressent aux volontaires qui veulent s’engager et inventorier les friches selon le.s protocole.s d’un ou de plusieur.s groupe.s-cible.s. Elles ont pour objectif de former les volontaires au protocole mais également à l’identification des espèces du ou des groupe.s-cible.s. La formation dure une journée complète et permet au volontaire d’avoir les outils pour commencer les inventaires. Cette formation est indispensable pour avoir l’autorisation d’accéder aux friches et encoder les données.
La sélection des friches est réalisée à partir de la base de données des Sites à Réaménager (SAR) ainsi que par la prise de contact directe auprès d’acteurs économiques privés et publics.
Le tri des informations disponibles dans cette base de données, leur mise à jour, leur complétion, leur validation, les demandes d’autorisations ainsi que le croisement avec les données biologiques à disposition représente un travail conséquent. Ceci explique la raison que la liste des friches accessibles aux inventaires sera évolutive tout au long du projet. A ce jour, aucun nombre limite de friches n’a été fixé. Cela dépendra des accessibilités ainsi que de la mobilisation des naturalistes des CNB.
Une visite préalable des friches aura été réalisée afin de vérifier l’accessibilité du site. En fonction des indices observés lors de cette visite, les friches seront classées dans deux catégories :
- celles accessibles sans autorisation : sites déjà accessibles à toutes personnes, sans clôtures/barrières… Dans ces cas-là, aucune demande d’autorisation n’est réalisée ;
- celles accessibles avec autorisation : ce sont les sites bien clôturés, ou des panneaux « Privés » sont souvent présents. Dans ces cas-là, une prise de contact avec le propriétaire/l’exploitant est nécessaire. Si ce dernier donne son aval, alors le site sera repris dans la liste des sites accessibles et les conditions d’accessibilités qu’il aura fixé, s’il y en a, vous seront communiquées (liste des friches et cartographie de la friche).
Dans tous les cas, lors de la 1ère formation, il vous sera remis un moyen d’identification que vous devrez avoir lorsque vous irez inventorier les friches. Ce moyen d’identification est un badge, qui reprend votre identité, le nom du projet et les logos des partenaires. Prenez également avec vous une carte d’identité afin de justifier l’identité sur le badge.
Un lien vers un document partagé vous sera communiqué. Celui-ci reprendra toutes les informations des friches accessibles pour les inventaires ainsi que leur condition d’accessibilité. Ce fichier sera évolutif car la liste des friches accessibles augmentera au fur et à mesure de l’avancée du projet.
Pour inventorier un groupe d’espèces, vous devrez avoir suivi la formation proposée dans le cadre du projet. Cela nous permet de nous assurer que tous les naturalistes ont, au minimum, la même base de connaissance. Sans cela, il ne vous sera pas possible d’inventorier le groupe en question en suivant le protocole. En revanche, vous pourrez bien entendu encoder toutes vos observations « opportunistes » sur observations.be.
Ensuite, lorsque vous voudrez aller sur le terrain, il vous faudra vérifier les informations concernant la friche que vous voulez prospecter. Pour cela, vous devrez utiliser la liste des friches accessibles (document partagé). Dans ce document, un lien vers la cartographie de chacune de ces friches sera présent. En cliquant dessus, vous pourrez la télécharger et l’imprimer (ou la mettre sur votre téléphone) moyennant un mot de passe qui vous sera remis lors de la formation. Les cartes reprennent toutes les informations dont vous aurez besoin, à savoir :
- le nom de la friche ;
- l’identifiant de la friche ;
- la commune ;
- les emplacements de parking et leur adresse ;
- les conditions d’accès à pied (facile, moyen, difficile) ;
- le type de relief de la friche (plat, peu accidenté, plutôt accidenté, très accidenté) ;
- les protocoles réalisables dans la friche ;
- la présence de danger (si besoin).
Une fois sur le terrain, vous êtes libre de réaliser les protocoles à l’endroit que vous voulez, tout en respectant ce qui est indiqué sur les fiches protocoles. Pensez également à imprimer la/les fiches terrains ainsi que de vérifier les conditions météorologiques.
Formations
Les groupes d’espèces à inventorier sont les lichens, les hétéroptères (punaises), les orthoptères (sauterelles, criquets, grillons et tétrix), les aranéidés (araignées) et les reptiles. Leurs observations devront être encodées selon les modalités du protocole. Bien sûr, toute autre observation est intéressante et mérite d’être encodée dans observations.be (uniquement). Ces données seront également exploitées dans l’évaluation du potentiel biologique des friches wallonnes.
En 2023, elles se déroulaient à Wierde (Namur) à la Boutique Nature – Centre d’information, Chaussée de Marche 919, 5100 Namur (Wierde).
Cette année, deux nouveaux lieux de formations s’ajoutent à celui de Namur pour chaque groupe étudié : Muséum Régional des Sciences Naturelles (Rue des Gaillers 7, 7000 Mons) et Campus du Sart Tilman (Quartier Vallée 3, Chemin de la Ferme, 1 4000 Liège). Les volontaires de 2023 peuvent revenir s’y recycler. Dans la mesure du possible, et en fonction des motivations de naturalistes, nous essayerons de proposer des formations en semaine et en week-end.
Dans la mesure du possible, et en fonction des motivations de naturalistes, nous essayerons de proposer des formations en semaine et en week-end.
La complexité d’un protocole peut s’exprimer de 3 manières différentes, résumées dans le tableau suivant :
Simple à … : | Reptiles | Lichens | Araignées | Orthoptères | Punaises |
Identifier | Très facile | Difficile | Facile | Assez facile | Assez facile |
Protocoler | Facile | Très facile | Très facile | Très facile | Facile |
À mettre en œuvre en termes de durée | Très court | Court | Très court | Long | Assez long |
Tout est mis en œuvre par les écopédagogues pour que vous soyez “équipés” et prêts à aller inventorier les friches : formation et outils pour l’identification (clés), travaux pratiques sur le terrain, et expérimentation du protocole. Bien sûr, la formation continue après la journée de formation en allant sur le terrain, car c’est là que vous allez affiner vos connaissances. En parallèle, les écopédagogues restent disponibles (courriers électroniques) pour répondre aux questions et aider à l’identification.
À l’exception des punaises, pour tous les autres groupes, la journée de formation dédiée nous permet de vous faire confiance et nous estimons qu’à la fin de cette journée, vous aurez tous les outils en main pour identifier correctement les différentes espèces.
Si, malgré tout, lors de la réalisation du protocole, un doute subsiste quant à une identification, différents outils à disposition peuvent vous aider. Tout d’abord, ObsIdentify peut être utiliser. Bien que cette application ne permette pas d’identifier toutes les espèces, cela peut déjà vous donner un aperçu du niveau de certitude. Ensuite, vous pouvez également encoder votre observation sur observations.be, en plus de la feuille de terrain. Les données étant la plupart du temps vérifier par des validateurs, ces derniers pourront vous indiquez si vous êtes dans le juste ou pas.
Pour et parmi les punaises des groupes cibles, le titulaire demande à ce que vous fassiez une recherche active de 10 espèces n’importe où en Belgique, de les photographier, de les identifier et de les encoder sur observations.be. Le titulaire validera (ou non…) sur observations.be et évaluera le niveau de chacun en « novice », « moyen » et « averti ». Cette évaluation évoluera en fonction de l’expérience acquise au fur et à mesure de l’avancée dans le projet.
Dans tous les cas, si vous doutez encore de votre identification lors de l’encodage de l’espèce, vous pouvez sélectionner le niveau de certitude de votre identification dans le document partagé. Cela sera pris en compte lors des analyses statistiques. Vous verrez qu’avec le temps, votre niveau de confiance va significativement s’améliorer. Cela dépendra bien sûr de votre investissement et échanges avec les écopédagogues. Cela est d’ailleurs un des objectifs du projet qui est de “Renforcer l’acquisition et le partage des connaissances et des compétences en matière de biodiversité, et particulièrement en conservation et gestion de la nature, en soutenant des projets alliant universités et acteurs associatifs”.
Thématiques scientifiques
Un protocole, ou protocole expérimental, correspond au plan détaillé et complet qui explique, étape par étape comment une expérience se déroule afin de tester la validité d’une hypothèse. Il a donc pour but de cadrer l’organisation spatiale, temporelle ainsi que les différentes tâches et le matériel nécessaire.
Il s’agit d’une des 5 étapes d’une étude expérimentale, qui sont, dans l’ordre :
- la formulation d’une hypothèse : affirmation en réponse à la question qu’on se pose et que l’on cherche à confirmer ou infirmer par l’expérience ;
- le protocole expérimental ;
- l’exécution de l’expérience : dans notre cas, l’application des protocoles sur le terrain ;
- les analyses statistiques ;
- l’interprétation des analyses.
Dans le cadre du projet, l’hypothèse émise est que les friches industrielles sont des environnements intéressants pour la biodiversité. Un des indicateurs couramment utilisé en science permettant de faire la synthèse de ces informations est la richesse spécifique. Celle-ci peut se calculer de différentes façons, mais est représentative du nombre d’espèces présentes dans un milieu donné, ce qui traduit souvent la « qualité » d’un milieu. Par exemple, un environnement très anthropisé (modifié par l’action de l’Homme), donc de moindre qualité, est associé à un nombre plus limité d’espèces qui sont d’ailleurs souvent plus généralistes (s’adaptant bien à la modification de leur habitat).
Pour tester cette hypothèse, des protocoles ont été sélectionnés et dimensionnés pour différents groupes d’espèces ou « taxons » (reptiles, orthoptères…), dont la biologie est compatible avec ces milieux. Ces taxons sont pour la plupart peu connus du grand public et donc sous-prospectés. Ces protocoles vont donc permettre, par l’intermédiaire des analyses statistiques ultérieures, d’affirmer ou d’infirmer cette hypothèse.
Certains des protocoles sont constitués de plusieurs « sous-protocoles ». Ceux-ci correspondent à des sous-parties, des étapes intermédiaires mais complémentaires et dont l’importance est équivalente. L’ensemble des sous-protocoles constitue donc le protocole. Si un des « sous-protocoles » n’est pas effectué, le protocole en entier devient invalide. Il est donc obligatoire de réaliser tous les « sous-protocoles » d’un protocole.
Les données issues de protocoles permettent de transmettre une information plus complète que les données encodées sur des sites d’encodages tel qu’observations.be. Elles permettent, entre autres, d’avoir connaissance de l’effort d’échantillonnage, c’est-à-dire le temps de prospection passé sur un site, qui est une information importante. En effet, un échantillonnage n’étant par définition pas exhaustif, nous obtenons un nombre limité d’espèces. Mais grâce à la connaissance du temps qui a été nécessaire pour trouver ces espèces, il est possible de réaliser des estimations du nombre total d’espèces, qui aurait été vraiment possible qu’en passant énormément de temps sur le site. Cela nous permet donc de rationaliser les efforts (en temps) et les ressources (moyen humain) de l’étude.
Cependant, les données encodées par les naturalistes sur des plateformes telles qu’observations.be, dites données « opportunistes », sont tout aussi importantes car elles constituent l’information la plus conséquente.
Oui. Cependant, nous vous invitons également à prospecter les friches en encodant toutes vos observations sur observations.be, car elles sont complémentaires et permettront d’enrichir nos connaissances sur les friches. Cela nous permettra également de tester les avantages et les inconvénients des inventaires protocolés par rapport aux inventaires « opportunistes ».
Le but du projet est de produire de la connaissance sur les friches mais également de tester une nouvelle façon de produire de l’information, entre monde scientifique et monde naturalistes. Par conséquent, un rapport sur la synthèse de l’état de connaissance des friches avant le début du projet sera réalisé. Ce dernier servira de base pour évaluer l’apport des inventaires réalisés au cours du projet. L’ensemble de ces informations permettra ainsi d’évaluer l’état de conservation des espèces présentes dans les friches.
La mise en place et l’application d’inventaires protocolés à grande échelle par des naturalistes sont une première en Wallonie. Cette expérience, riche en information (avantages, inconvénients et limites), fera l’objet d’un retour d’expérience avec d’autres acteurs (économiques, publics, associatifs…) par l’intermédiaire de groupes de travail. En effet, une telle expérience mérite d’être partagée en vue, pourquoi pas, d’être élargie.
Le projet à une date de fin. Par conséquent, c’est une expérience one shot. Certains inventaires pourront être de nouveau réalisés en 2024, mais pas tous, car cela dépend de la phénologie des groupes d’espèces. Lorsque les inventaires seront terminés, il sera alors temps pour les scientifiques d’analyser l’ensemble des données que vous aurez récoltées afin de produire les rapports de l’étude. Bien entendu, les résultats vous seront communiqués.
Les prises de données sur le terrain
N’importe quel site et pas de fréquence imposée.
Les périodes d’inventaire possible pour les groupes cibles sont différentes et vous permettent, si vous voulez observer tous les groupes, d’étaler les observations tout au long de l’année.
Les périodes idéales sont présentées dans le tableau suivant. En dehors de ces périodes, les protocoles sont possibles si les conditions météorologiques le permettent.
Mois | Reptiles | Lichens | Araignées | Orthoptères | Punaises |
Janvier | X | ||||
Février | X | ||||
Mars | X | X | X | ||
Avril | X | X | X | X | |
Mai | X | X | X | X | X |
Juin | X | X | X | X | X |
Juillet | X | X | X | X | |
Août | X | X | X | X | |
Septembre | X | X | X | X | |
Octobre | X | X | |||
Novembre | X | ||||
Décembre | X |
Quand vous serez sur le terrain, les informations liées aux protocoles seront à noter sur des fiches papiers (=fiches de relevé de terrain). Toutes les observations <u>hors protocoles</u> que vous aurez faites sur la friche devront être encodées sur observations.be.
Lors de votre retour de terrain ou plus tard, les données récoltées issues de protocoles devront être encodées sur un document Excel partagé. Chaque friche aura un document d’encodage par groupe d’espèces. Le lien sera inscrit dans le document partagé reprenant la liste des friches accessibles. Un mot de passe différent pour chaque groupe d’espèce vous sera remis lors de la formation afin d’accéder aux fiches d’encodages.
Un protocole c’est <u>une</u> personne et <u>une</u> fiche de terrain. Ceci est important pour l’analyse statistique. Mais il est possible d’aller sur le terrain ensemble dans le but de réaliser le protocole à plusieurs endroits, ou de s’entraider pour identifier les espèces, contrôler le chronomètre ou encore écrire les résultats. Cependant, la recherche/l’application du protocole doit toujours se faire sans aide extérieure.
Non. Les données doivent rester confidentielles, nous vous demandons de bien le respecter car cela pourrait avoir des répercussions sur le projet. En effet, si une espèce rare est observée et publiée sur les réseaux sociaux, par exemple, nous pourrions nous faire refuser l’accès auprès d’autres acteurs/propriétaires/exploitants, ce qui pénaliserait le projet. Un document à ce sujet devra être signé lors des formations. D’avance, nous vous remercions pour votre collaboration.
Nous avons décidé de mettre en place une communication simple et efficace.
Les informations générales (FAQ, dates des inscriptions aux formations) seront disponibles sur le site des CNB.
Les informations plus confidentielles, tels que l’encodage des données, la localisation des friches sélectionnées, le nombre d’encodage fait par friches, etc. seront mises en ligne uniquement pour les volontaires engagés dans FrichNat (avec un mot de passe).
Pour l’aide à l’identification, chaque écopédagogue mettra en place un système d’échanges (groupe de discussion WhatsApp et/ou e-mail).
Pour toute question générale pratico-pratique, Géraldine de Montpellier (geraldine.de.montpellier@cercles-naturalistes.be) sera le point de contact.
Avantages volontaires
Oui, nous avons reçu un budget permettant de défrayer les volontaires à 0,40 euros/km, afin que le maximum de volontaires puissent participer au projet.
Nous rembourserons donc les trajets des volontaires de leur domicile à la friche, et ce, jusqu’à épuisement du budget. Soit un équivalent de 13 200 km. Au-delà de ce plafond, nous ne pourrons plus défrayer les trajets des volontaires. Bien sûr, les volontaires peuvent continuer à participer au projet, s’ils sont d’accord de le faire sans être défrayés.
Si le volontaire souhaite bénéficier de cette indemnité, il s’engage à encoder ses données et à envoyer ses notes de frais rédigées par ses soins au fur et à mesure, maximum 2 semaines après la date d’inventaire sur la friche. Passé ce délais, les volontaires ne seront plus indemnisés. Merci pour votre compréhension.
Nous mettons à disposition la majorité du matériel à disposition des volontaires.
Des kits de matériel d’inventaires seront préparés et stockés à un endroit aux alentours des friches. Un suivi sera réalisé pour les entrées et sorties du matériel. Il concernera essentiellement le matériel entomologique, dans une moindre mesure le matériel “lichens” et “reptiles”.
Des clés seront fournies par les écopédagogues individuellement ou placées dans les kits entomologiques.
Le seul outil d’observation que les volontaires doivent avoir est la loupe de botaniste pour le protocole lichens et, éventuellement, pour les protocoles entomologiques.
Oui. Il est impératif de s’enregistrer en tant que membre CNB pour participer au projet et être assuré en cas d’accident corporel. Vous trouverez toutes les informations pour devenir membre sur la page de notre site.
Le contrat d’assurance des CNB couvre l’assurance en responsabilité civile du volontariat (loi du 3 juillet 2005), obligatoire pour toutes les associations de volontaires, et une assurance “individuelle accident”, non obligatoire. Cette dernière permet d’obtenir des indemnités en cas d’accident corporel : frais médicaux, incapacité permanente (66% d’incapacité physique), voire décès. Pour bénéficier de ce contrat d’assurance, vous devez être en ordre de cotisation.
Nous acceptons uniquement des volontaires naturalistes membres CNB en ordre de cotisation pour participer au projet. Cette cotisation offre de nombreux avantages : accéder aux formations naturalistes CNB, profiter de réductions d’achats d’ouvrages de qualité et expertisés par les CNB au Comptoir Nature, recevoir l’Érable, notre revue trimestrielle, ect. Mais surtout, elle permet de donner du poids à notre association dans son engagement pour la conservation de la nature vis-à-vis des décideurs politiques.