FrichNat, clôture et résultats du projet participatif

En décembre 2022, le projet FrichNat ; un projet innovant de sciences participatives tenu par les CNB et l’Université de Liège était lancé. Aujourd’hui, grâce au formidable travail des volontaires et écopédagogues des CNB et des scientifiques de l’université de Liège, un premier portrait des friches industrielles wallonnes est enfin dressé !

Un engagement citoyen pour l’environnement

Pendant deux ans, nos volontaires naturalistes ont exploré les friches du côté de Mons, Charleroi et Liège. Ils ont collecté des données et sont devenus de véritables ambassadeurs de ce projet de sciences participatives. Rien de tout cela n’aurait été possible sans leur implication. Bravo et merci à eux !

FrichNat en chiffres, c’est une réussite pour les sciences participatives :

  • Près de 50 % des volontaires formés ont inventorié dans les friches, ce qui est un résultat remarquable compte tenu que ce sont des protocoles structurés,
  • 320 protocoles complets réalisés,
  • 525 heures de recherches actives,
  • 2000 données exploitables sur les lichens, reptiles, araignées, orthoptères et punaises,
  • 70 % des espèces estimées dans les friches des groupes précités,

Découvrez les résultats du projet et les statistiques de la collecte de données dans les friches wallonnes dans notre résumé exécutif.

Un Guide méthodologique pour vos projets participatifs

Durant le projet, un guide méthodologique a été créé pour la réalisation d’inventaires biologiques participatifs. Il est adaptable à vos projets de participation volontaires.

Envie d’en savoir plus sur les coulisses d’un projet faisant appel à la participation de volontaires dans l’acquisition de données biologiques ? Télécharger le guide méthodologique rédigé par notre écopédagogue Stéphane Claerebout.

Cet ouvrage décrit et illustre l’élaboration de connaissances scientifiques avec les citoyens avertis que sont les naturalistes. Orientation scientifique, choix de méthodes, gestion de la participation, impact sur les compétences citoyennes, etc. Ce document mérite une attention particulière des gestionnaires de projets, mais aussi des : chercheurs, universitaires, décideurs, enseignants, formateurs, étudiants, membres d’association, ou encore acteurs de terrain.

Nos friches : un réseau écologique aussi important que les zones Natura 2000 !

Une étude supplémentaire réalisée par l’Axe Biodiversité, Écosystèmes et Paysage (ULiège) se basant sur les données biologiques révèle que, malgré une connaissance limitée des friches industrielles, la probabilité de rencontrer une espèce légalement protégée sur une friche est similaire à celle d’en rencontrer une sur un site Natura 2000…

Et ce n’est pas fini : parmi toutes les friches wallonnes liégeoises, près de 600 hectares ne sont pas sous pression urbanistique et pourraient bénéficier d’un statut de protection de la nature, et donc contribuer à notre maillage écologique !

L’importance de préserver nos friches

Le projet souligne l’importance ainsi que l’urgence de s’attarder sur ces espaces. Longtemps délaissées, il est clair que les friches jouent un rôle important non seulement dans la conservation de la biodiversité des zones urbaines et péri-urbaines, ainsi que dans la connectivité avec d’autres milieux, mais également dans l’accès à la nature pour les habitants des villes.

En effet, ces sites se trouvent dans des zones de déficit en espaces verts pour les citoyens, et constituent une réelle opportunité d’accès à la nature. En même temps, ils font l’objet d’une pression urbanistique : 55% des sites se trouvent actuellement en zone urbanisable au plan de secteur.

Enfin, elles offrent des solutions face aux événements climatiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence augmentent : ilots de fraicheur lors des canicules et éponges absorbant les eaux pluviales lors de fortes intempéries.

Les décisions futures concernant le redéploiement économique et l’urbanisation des centralités doivent intégrer une meilleure appréciation des enjeux liés à la biodiversité, grâce à une vision plus globale de notre patrimoine naturel. Cela nous permettra de construire la ville de demain de manière plus harmonieuse, en respectant à la fois la nature et nos sociétés humaines.