II. Étoile du Berger et constellations circumpolaires

Les indications de direction ci-dessous ne sont valables que pour les nuits printanières aux alentours de 22-23h. Les allusions aux lignes imaginaires sont simplement des guides pour nous aider à visualiser comment se représente la constellation. En général les constellations comprennent plus d’étoiles que celles uniquement reliées par ces guides. Le ciel ayant été cartographié depuis bien longtemps, vous pouvez trouver sur internet comment celui-ci a été découpé et quelle place est réservée à chaque constellation.

Étoile ou planète ?

Dès 21h, quand le ciel est encore clair, en direction de l’ouest, un premier astre peut vous apparaître lumineux. Suffisamment lumineux d’ailleurs pour être visible tandis que le Soleil disparait derrière l’horizon. Vous l’aurez sans doute deviné, il s’agit de Vénus… ou étoile du Berger ! Même si Vénus est bel et bien une planète et non une étoile comme notre soleil. En effet, une étoile émet sa propre lumière, tandis que la planète la réfléchit. Si Vénus est si brillante, c’est parce qu’elle est entièrement recouverte d’une épaisse couche nuageuse qui nous renvoie vivement la lumière du Soleil. Dans son cas, on parle de planète intérieure car son orbite est située entre celle de la Terre et le Soleil.

Les autres planètes visibles à l’œil nu sont Mars, Jupiter et Saturne. Mais il faut pour l’instant se lever très tôt pour les voir. Il y a aussi Mercure, qui est tellement proche du Soleil que son passage est fugace dans notre ciel et il vaut mieux avoir un horizon bien dégagé pour tenter de l’apercevoir.

Les constellations circumpolaires

« Circumpolaire » signifie, comme son nom l’indique, que les constellations « tournent » autour de l’étoile Polaire, sans jamais se coucher derrière l’horizon. Vous devriez théoriquement pouvoir en profiter tout au long de l’année. On en compte 9 et quelques morceaux d’autres.

L’étoile Polaire n’a pas un nom anodin. En traçant une ligne verticale imaginaire perpendiculaire à l’horizon depuis cette étoile, vous aboutissez sur le pôle Nord céleste. Très pratique pour s’orienter donc. Le seul hic, c’est que cette étoile ne brille pas par son éclat et il n’est pas facile de la repérer dans le ciel nocturne.

Heureusement, la constellation de la Grande Ourse, l’une des figures les plus remarquables de la voûte céleste, est là pour nous aider. Et à cette époque-ci de l’année, il suffit de lever les yeux à la verticale pour l’apercevoir. Elle est presqu’au zénith. C’est là que le transat devient intéressant pour éviter le torticolis.

Vous devriez distinguer l’apparence d’une casserole – ou plutôt d’une poêle –, d’un chariot pour enfant que forment 7 étoiles particulièrement brillantes. En fait, lorsque vous vous serez familiarisé avec cette constellation, ce qui vous apparaîtra en premier lieu, c’est ce Grand Chariot qui fait partie de la Grande Ourse. Pour trouver l’étoile Polaire, rien de plus simple : prenez, avec vos doigts, l’écartement entre les deux étoiles (Dubhe et Merak) appartenant au bord du chariot opposé au manche et, dans la prolongation de ce segment, reportez cet écartement 5 fois. Vous tomberez pile sur l’étoile Polaire !

Comme si tout était lié, l’étoile Polaire est le bout de la queue de la Petite Ourse. C’est-y pas beau ça, mmh ? Ses étoiles ne sont pas des plus brillantes, mais en s’accoutumant quelques secondes à l’obscurité, on peut aisément en compter 7 également.

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Histoires d’ours

Si la mythologie vous intéresse, consultez et suivez le groupe de discussion Facebook de l’Observatoire Centre Ardenne (OCA) où, régulièrement, les noms des figures stellaires sont racontés pour notre plus grand plaisir, en plus de nous tenir informés d’événements particuliers comme le passage de comètes.

Pour connaître la mythologie des deux ourses, cliquez ici.

Comme s’il voulait les séparer, le corps sinueux du Dragon se dresse entre la Grande et la Petite Ourses. Sa tête, composée de 4 étoiles dont 3 plus brillantes qui semblent former un triangle, apparaît assez clairement vers le nord-est. Il suffit ensuite de s’amuser, grâce à votre carte des étoiles, de trouver lesquelles composent son long corps.

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À gauche de la première courbe du cou du Dragon, et de l’autre côté de l’étoile Polaire à l’opposé de la Grande Ourse, presqu’en regardant vers le nord, vous apercevez Céphée, grand roi éthiopien de la mythologie grecque. Ses étoiles les plus brillantes forment une maison dessinée très schématiquement.

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Juste en dessous du coin inférieur gauche de Céphée, vous trouverez peut-être le zigzag du Lézard. Je dis « peut-être » car il s’agit d’une constellation discrète et, d’où j’ai pu observer les étoiles, discerner ce reptile fut un exercice compliqué.

En restant sur un cercle centré sur l’étoile Polaire, et qui passe par les constellations précédemment abordées, tout en continuant la course vers l’ouest, une autre constellation, très jolie, se démarque par ses étoiles en « W » légèrement renversé. C’est Cassiopée, épouse de Céphée et reine d’Éthiopie.

Pour la petite histoire, Cassiopée offusqua les Néréides, les cinquante ravissantes nymphes et filles de Nérée, se déclarant plus belle qu’elles toutes. Leur père, aussi appelé le Vieil Homme de la Mer (qui est la Méditerranée), voulut punir son orgueil en déclarant que leur fille Andromède devait être sacrifiée à un horrible monstre marin. C’est toujours lors de moments délicats comme celui-ci qu’intervient un beau jeune homme courageux qui n’est autre, en l’occurrence, que Persée, chef des Argonautes. Il sauva Andromède de l’appétit du monstre et l’épousa.

Persée peut être schématisé par un « M » majuscule dont les 3 branches pointent vers l’horizon. Leur partie inférieure est d’ailleurs assez bien dissimulée derrière ce dernier à cette époque de l’année.

Le quatuor de ces célébrités de l’Antiquité est ainsi complété par Andromède – qui ne sera visible qu’à partir des nuits plus estivales – juste en-dessous de Cassiopée et dont le bras semble vouloir joindre celui de son époux, au niveau de l’extrémité inférieure droite du « M » de Persée.

Restent deux constellations plus difficilement perceptibles pour compléter cette série des 9 n’ayant d’yeux que pour la Polaire : la Girafe et le Lynx.

La première est juste au-dessus de Persée, entre lui et l’étoile Polaire.

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La seconde s’étire sous le nez de la Grande Ourse en une espèce d’assiette géante, mais très peu visible.

Voilà déjà un bon paquet de repères pour s’orienter et permettre de trouver les constellations du printemps.

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