I. Quelques rappels et notions de base pour comprendre le ciel et ne pas tomber sur la tête

1) Le ciel au-dessus de notre tête semble mouvant, au cours d’une même nuit et tout au long de l’année. En fait, ce n’est pas lui qui bouge, c’est nous, notre Terre. Suite à la rotation sur elle-même et sa révolution d’un an autour du soleil, la portion d’univers visible change au gré des heures et des saisons. Ainsi, si la constellation du Cygne est bien visible au-dessus de nos têtes en été, c’est celle d’Orion qui est particulièrement remarquable en hiver. Les constellations dites circumpolaires ne tournent donc pas réellement autour de l’étoile Polaire, même si leur mouvement apparent y fait penser.

Remarque : les étoiles bougent aussi, mais elles sont tellement éloignées de nous que ce mouvement n’est pas perceptible. Il pourrait le devenir d’ici quelques centaines de milliers d’années d’observation, ce qui modifierait la configuration des constellations actuelles.

2) Suite à l’attraction combinée du Soleil et de la Lune, l’axe de rotation de la Terre subit de légères modifications au fil du temps. Il décrit un tour de 360° autour de la perpendiculaire à l’écliptique en pratiquement 26 000 ans. C’est la « précession » de l’axe terrestre. Ce qui fait que l’étoile Polaire perdra petit à petit son rôle d’indicateur du pôle Nord céleste, après s’en être approchée au plus près en 2100. Elle retrouvera pleinement son rôle en l’an 28 000. Entre-temps, Deneb (du Cygne) et Véga (de la Lyre) devraient la remplacer, respectivement en l’an 9000 et 13 000.

3) Vous l’aurez compris, les constellations sont des vues de l’esprit. Si elles apparaissent comme un ensemble cohérent d’étoiles, c’est uniquement parce que des distances phénoménales de plusieurs années-lumière (al.) nous séparent. Elles ne sont « proches » et ne peuvent être reliées par des lignes imaginaires qu’en apparence. Si Castor et Pollux semblent inséparables, il en est autrement en réalité. Plusieurs dizaines d’années-lumière les séparent.

4) Parmi les étoiles qui composent les constellations, certaines paraissent plus brillantes, d’autres plus petites… Dans les documents que vous consulterez, notamment la carte des étoiles, des valeurs de magnitude (ou luminosité) y sont indiquées. Il s’agit de magnitude « apparente » (symbolisée par un ‘m’ minuscule), telle que l’éclat nous apparaît depuis la Terre, sans tenir compte de la distance qui nous sépare d’elles.

Une particularité de l’échelle des magnitudes des astres est qu’elle est construite à l’envers. Ainsi, les valeurs négatives indiquent une luminosité plus importante que les valeurs positives. Voici un petit tableau reprenant les quelques astres principaux cités dans les articles sur les constellations circumpolaires et les printanières, du plus au moins lumineux :

Nom de l’astreConstellationMagnitude (m)Distance à la Terre (al.)
Vénus / jusqu’à – 4,7 /
Arcturus Bouvier 0,0 37
Véga Lyre 0,0 25
Capella Cocher + 0,1 42
Procyon Petit chien + 0,4 11
Spica Vierge + 1,0 262
Pollux Gémeaux + 1,1 34
Deneb Cygne + 1,2 2000
Régulus Lion + 1,3 77
Castor Gémeaux + 1,5 52
Dubhe Grande Ourse + 1,8 124
Alkaïd Grande Ourse + 1,8 100
Étoile Polaire Petite Ourse + 2,0 430
Denebola Lion + 2,2 36
Merak Grande Ourse + 2,3 79

En valeur absolue, une étoile peut ainsi briller 1000 fois plus qu’une autre, elle pourrait nous apparaitre bien moins brillante si la distance qui nous sépare est bien plus grande. C’est par exemple le cas de Deneb, 100 000 fois plus brillante que le Soleil de magnitude m = – 26,7. Il en va de même avec la taille. Pour exemple, Arcturus, qui est la géante rouge la plus proche de nous, fait 25 fois le diamètre de notre Soleil.

Nos yeux d’humains peuvent percevoir les étoiles jusqu’à la magnitude + 6. Avec des jumelles, on augmente nos chances en allant jusqu’à m = + 8, voire + 10. Sachant cela, dans de bonnes conditions de visibilité, nous pouvons profiter de quelque 3000 étoiles au-dessus de notre tête.

Bonnes et belles découvertes !

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