III. Constellations du printemps, restes d’hivernales, estivales en approche

Les indications de direction ci-dessous ne sont valables que pour les nuits printanières aux alentours de 22-23h. Les allusions aux lignes imaginaires sont simplement des guides pour nous aider à visualiser comment se représente la constellation. En général les constellations comprennent plus d’étoiles que celles uniquement reliées par ces guides. Le ciel ayant été cartographié depuis bien longtemps, vous pouvez trouver sur internet comment celui-ci a été découpé et quelle place est réservée à chaque constellation.

Les constellations du printemps

Toujours pas mal au cou ? Non ? Alors continuons sur notre lancée…

Je parle ici des figures les plus remarquables dont on peut parfaitement profiter à cette période car elles se situent à mi-hauteur dans le ciel de mai. Certaines d’entre elles seront visibles encore tout l’été !

En levant les yeux pile au-dessus de votre tête, retrouvez-vous le Grand Chariot ? Si oui, alors prenez Alkaïd, l’étoile du bout du timon/de la queue et, en descendant votre regard vers le sud, vous ne pouvez pas manquer une étoile aux tons orangés qui brille plus que les autres. Il s’agit d’Arcturus, l’étoile la plus brillante du Bouvier. Cette constellation fait penser à un cerf-volant qui gonfle sa voilure en direction de l’est, ou encore à un cornet de glace. Peu importe l’image que vous utilisez, tant que vous la retrouvez facilement. Et puis, ça fait travailler l’imagination.

En savoir plus sur la mythologie du Bouvier.

Juste à la gauche du Bouvier, se situe la Couronne boréale. Une délicate courbure perlée, en forme de « C » ou de diadème puisque ce serait le cadeau de noces que reçut Ariane, connue pour avoir aidé Thésée à sortir du fameux labyrinthe où était enfermé le Minotaure.

En savoir plus sur la mythologie de la Couronne boréale.

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En partant d’Arcturus et en regardant vers le sud, une autre étoile d’un bleu-blanc éclatant sort du lot, pourtant légèrement moins lumineuse que la première.

C’est Spica de la constellation de la Vierge. La Vierge peut être vue comme une parabole ouverte vers le nord-ouest avec deux longs bras qui s’étirent vers le sud-est. C’est la plus grande des constellations du zodiaque. Celles-ci sont d’ailleurs toutes alignées sur l’écliptique, le plan par lequel passe le soleil. Spica est presque posée sur cette ligne imaginaire.

En savoir plus sur la mythologie de la Vierge.

Prenez l’extrémité de la branche de gauche de la « parabole ». La prochaine étoile dans son prolongement et à la droite du Bouvier appartient à la Chevelure de Bérénice, une constellation difficilement distinguable. Deux bras forment un angle droit et semblent bien garder un amas ouvert d’étoiles dispersées.

En savoir plus sur la mythologie de la Chevelure de Bérénice.

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Juste au-dessus de Bérénice et sous la queue de la Grande Ourse, vous pouvez distinguer les Chiens de chasse. Le printemps est le moment idéal pour les observer.

Au sud de la Vierge, vous ne manquez pas de voir apparaître le Corbeau, quadrilatère quelconque.

À sa droite, la Coupe portée par le corps de l’Hydre femelle, la plus longue constellation de tout le ciel. Attendons encore un peu avant de retrouver sa tête…

Une autre figure, non des moindres et typique du ciel printanier, est celle du Lion. Si vous voyez la Grande Ourse et ses pattes qui s’étalent loin sous elle en direction du sud-ouest, vous tombez dans le ciel à mi-hauteur sur le Lion, majestueux avec son étoile principale Régulus, immanquable. À l’autre extrémité, Denebola qui symbolise la queue de la bête. Les lignes qui relient les étoiles dessinent un lion couché de profil, la tête fière, en posture de Sphinx ; en moins prestigieux, le dessin fait aussi penser à un ancien fer à repasser, ou un cintre.

En savoir plus sur la mythologie du Lion.

Entre sa tête et les griffes arrière de la Grande Ourse, en plissant les yeux, vous discernez le Petit Lion, très peu brillant.

Sous le Lion, le Sextant. À sa droite, le discret Cancer.

En savoir plus sur la mythologie du Cancer.

Juste sous lui, la petite tête de l’Hydre femelle. Un long corps pour une si petite tête…

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Enfin, je ne peux quitter ce ciel de printemps sans évoquer quelques constellations d’hiver encore bien observables.

Quelques restes de constellations hivernales

Sur la ligne de l’écliptique, à la suite du Lion et du Cancer, vous trouvez une autre constellation du zodiaque : les inséparables Gémeaux. Repérables aisément grâce aux étoiles vedettes Castor (à droite) et Pollux (à gauche), cette dernière plus orangée et légèrement plus brillante. Les corps des deux frères s’élancent vers le nord et leurs pieds pataugent dans la Voie lactée, léger aperçu laiteux de notre galaxie.

En savoir plus sur la mythologie des Gémeaux.

Sous le Cancer et à la gauche des Gémeaux, le Petit chien se tient tranquille. Composé de peu d’étoiles, il est représenté par une ligne tendue entre les deux astres les plus visibles dont la brillante Procyon, qui ne passe pas inaperçue à l’œil nu.

Finalement, à la droite des Gémeaux, une autre étoile attire le regard. Il s’agit de Capella (« chèvre » en latin), étoile principale du Cocher qui ressemble à un grand pentagone. Sa partie supérieure, comprenant Capella, est d’ailleurs circumpolaire.

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Vénus était d’ailleurs très bien visible sous le Cocher fin avril !

Remarque : les « lignes grises » restantes sur la dernière photo représentent des bouts d’Orion (bras sous les Gémeaux) et du Taureau (cornes sous le Cocher), toutes deux constellations d’hiver.

Avant de se quitter, voici un petit aperçu des constellations estivales qui deviennent de plus en plus visibles à mi-hauteur dans le ciel au fur et à mesure que les jours avancent.

Constellations d’été en approche !

À la gauche de la Couronne boréale, le puissant Hercule. Bon, c’est vrai que les lignes dessinent davantage un quadrilatère à quatre bras qu’un demi-dieu à la force surhumaine. Mais on pourrait essayer de l’imaginer à l’envers, agenouillé tête vers le bas, brandissant en direction du sud sa massue.

À sa droite, le Serpent, dont on ne voit pour l’instant que la tête, n’a qu’à bien se tenir.

À sa gauche, un astre éclatant, inratable : Véga de la constellation de la Lyre.

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En continuant vers le nord-est, à la gauche de cette dernière, se tient le Cygne, ailes déployées. Vous le trouvez en cherchant Deneb, son étoile principale. Dans mon cas, cette belle constellation se dressait au-dessus de l’hôpital de Mont-Godinne.

Si vous êtes noctambule, vous pourrez déjà profiter des constellations dites « d’été ». Mais le mieux est d’être patient, de savourer quelques constellations par saison quand elles se situent à mi-hauteur dans le ciel à des heures raisonnables, au risque de confondre vos nuits et vos jours. [Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage…]

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