Existe-t-il un hiver sans fleurs ?
La période hivernale est bien souvent considérée comme une période où la nature se repose, en attendant les rayons chauds des premières journées printanières. Dire que certains arbres fleurissent en hiver, cela peut sonner comme une hérésie ! Eh oui, souvent, on assimile fleur avec insecte butineur, mais certaines plantes et arbres ont contourné cette règle.
La floraison du noisetier
Nous parlons ici du noisetier, encore appelé coudrier, qui fleurit de janvier à mars, alors que la majorité des insectes butineurs sont encore dans leur période de torpeur. Comment fait-il ? Notre cher ami noisetier se passe des insectes, il va donc utiliser un autre élément pour transporter son pollen : le vent ! C’est le principe de l’anémogamie, pratiquée aussi par de nombreuses plantes herbacées (graminées) mais aussi d’autres arbres (aulnes, bouleaux) à floraison un peu plus tardive.
Premier arrivé…
Le noisetier est une des premières essences à avoir pu coloniser des milieux après les périodes glaciaires, il est adapté aux grands froids et possède un grand pouvoir de dispersion. L’avantage de disperser son pollen si tôt est qu’il n’y a pas de feuilles sur les arbres, ce qui assure un haut taux de fécondation des fleurs femelles.
Mâle ou Femelle ?
La plante produit des fleurs mâles et femelles distinctes sur un même sujet et qui souvent ne mûrissent pas en même temps, si bien qu’elles nécessitent la présence d’autres sujets à floraison synchrone pour être fécondées. Les chatons mâles ornent les rameaux nus de chaînettes dorées de 4 à 10 cm de long. Les fleurs femelles sont à peine visibles, enfouies dans les bourgeons, réduites à leur plus simple appareil reproducteur, le pistil, surmonté de stigmates rouges.
Des noisetiers pour la biodiversité
Le noisetier est une essence très intéressante pour une grande quantité d’insectes, oiseaux, mammifères (dont l’espèce humaine !). Pensez à le planter dans vos haies, il vous donnera l’occasion d’observer une foule d’animaux qui en tireront de nombreux bénéfices !
Rédigé par Sébastien Renson, écopédagogue. Photo d’introduction : Damien Hubaut
