Croquez un objet naturel !

Isabelle vous propose ici une activité qui sort des sentiers battus pour certains naturalistes : croquez un objet naturel !

par Isabelle Pierdomenico, écopédagogue au Centre Marie-Victorin (CNB)

Pour cette séance, vous aurez besoin

  • D’un crayon bien taillé
  • Du papier : une feuille A 3 ou une dizaine de feuilles A5 minimum
  • Idéalement, un pied à coulisse, sinon une latte et un mètre ruban
  • Une loupe
  • Un chronomètre ou une minuterie
  • Et un objet naturel. L’idée n’est pas de l’identifier mais de l’observer, je vais donc éviter de le nommer pour me concentrer sur ce qu’il me montrera de lui.

1. prendre le temps d’observer l’objet : 10’

Posez-vous et contemplez l’objet, familiarisez-vous avec tous ses détails complexes avant même de prendre le crayon. Observez durant 10 minutes – maximum – en faisant intervenir tous vos sens. Changez de point d’observation, mesurez, évaluez les rapports proportionnels. Pensez à la forme générale et à la forme des composants individuels. Réfléchissez à la manière dont cet objet s’est formé et essayez d’identifier les principales caractéristiques à décrire, par exemple, dans le cas présent :

  • Quelle est la forme globale de l’objet ?
  • Quelles sont les formes/volumes qui le composent ?
  • Combien de spires ?
  • Quelles proportions entre les spires ?
  • Ouverture à droite
  • Bord replié (péristome) interrompu (trou sous gros repli base inférieure de la marge)
  • Surface structuréede stries et sutures superficielles

2. Dessin de mémoire : 10’

Cachez l’objet. Vous pouvez faire 1 seul ou plusieurs dessins qui rendent compte de ce que vous avez observé.

3. Contour seul sans regarder papier et sans lever crayon : 5’

Reprenez l’objet, tenez-le et gardez vos yeux rivés sur lui !

4. Esquisse main non dominante : 20’

Il faut choisir : regarder l’objet ou le papier. Donc, soit vous dessinez de mémoire, soit vous dessinez à l’aveugle.

5. Étude à l’échelle, en vue de détermination + 3 à 4 notes/questions : 20’

Si possible, disposez l’objet devant un écran blanc et soignez l’éclairage.

À l’aune du crayon, tenu à bout de bras, vous prenez note des proportions des éléments par rapport à l’ensemble, par exemple, combien de fois la largeur d’une spire « rentre »-t-elle dans la largeur générale.

Cadre d’espaces négatifs : un cadre tangentaux longueur et largeur extrêmes de l’objet vous permet de visualiser les espaces négatifs – c’est pourquoi il est utile de disposer l’objet devant un écran blanc.

  • Quel est cet escargot ?
  • Que mange-t-il ?
  • Coquille vide bien nettoyée : prédation ou mort ?
  • Quel âge ?
  • Comment croissent les spires ?
  • Quel(s) prédateur(s) possible(s) ?

Maintenant que vous avez bien observé et que vous avez des questions de recherche : lisez, prospectez, comparez à d’autres coquilles… Ce petit corps calcaire creux et spiral appelle autour de soi quantité de pensées, dont aucune ne s’achève… écrivait Paul Valéry.

J’espère que cette séance vous donnera l’envie de continuer à observer, à dessiner, à vous poser des questionset surtout, vous aura donné un plaisir supplémentaire !

Références

Pierre Déom, L’escargot des haies, La Hulotte n° 97-98

SPW éditions, Principaux escargots et limaces. Clé visuelle simplifiée des espèces wallonnes.

FCPN, Sur la trace des escargots et des limaces. Rencontre avec les gastéropodes terrestres. N° 130 desCahiers techniques de la Gazette des Terriers.

Paul Valéry, L’homme et la coquille, 2017, éditions Marguerite.

Cette série d’exercices est inspirée de Clare Walker Leslie, Nature Drawing. A tool for learning :http://www.clarewalkerleslie.com/books.htm

Merci aux drôles de dames et à Ali Babette pour leurs contributions bienveillantes.

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